Autun, autrefois capitale des Éduens, s'affiche depuis l'Antiquité comme un symbole de splendeur et d'influence. Déjà en pleine lumière à l'arrivée de Jules César dans les Gaules, la cité est qualifiée par l'empereur lui-même de soror et oemula, Romoe – « sœur et émule de Rome ». Fondée plusieurs siècles avant Rome, Autun, anciennement gauloise et que l'on pense liée à la légendaire Bibracte, voit son nom changer en Augusiodunum en hommage aux bienfaits d'Auguste. Cette tradition, partagée par soixante-quatre grandes villes gauloises selon Strabon, témoignait de l'admiration et de la rivalité qui animaient l'époque.
Les Murailles et Remparts d'Autun
Les remparts de la ville d'Autun offrent une perspective fascinante sur l'ingénierie romaine. Ce circuit, qui s'étend sur environ cinq-quarts de lieue, comprend 220 tours rondes construites selon les mêmes procédés que les célèbres murs de Nîmes. Avec des hauteurs pouvant atteindre 12 mètres et une épaisseur avoisinant les 3 mètres, ces fortifications ont été édifiées, selon la tradition historique, durant le règne d'Auguste. Bien que dépourvues d'inscriptions permettant une datation précise, leur robustesse et leur plan témoignent d'un savoir-faire remarquable transmis de génération en génération.
Les Portes Restantes : Porte d'Arroux et Porte de Saint-André
Parmi les vestiges des imposantes entrées de la ville, deux portes se distinguent par leur état de conservation exceptionnel en France et en Italie.
- La Porte d'Arroux : Tire son nom de la rivière voisine. Bien que plus abîmée, l'analyse de ses détails architecturaux suggère une possible construction ultérieure par rapport à son homologue.
- La Porte de Saint-André : La mieux conservée, elle offre un aperçu saisissant des constructions romaines érigées en entrée des grandes cités. Bâtie en pierres de taille posées à sec, cette porte se caractérise par une architecture masculine et sévère, qui impose par son élégance toute sa puissance.
Focus sur la Porte Saint-André
Intégrée au sein des remparts romains d'Autun, la porte Saint-André est située à la sortie Est de la ville, exactement sur l'ancien Decumanus Maximus et la route historique menant vers Besançon et Dijon. Voici ses principales caractéristiques :
- Partie inférieure : Deux baies centrales destinées à la circulation des véhicules, encadrées par deux passages piétons en saillie d'environ 1,20 m, garantissant la fluidité et la sécurité des déplacements.
- Galerie d'arcades : Cet ensemble est surmonté d'une galerie composée de dix arcades, cantonnées par des pilastres cannelés et couronnée par un entablement à corniche, apportant une touche d'élégance architecturale.
- Tours de protection : À l'origine, la porte était défendue par deux tours semi-circulaires. La tour de droite, transformée aujourd'hui, abrite le temple protestant d'Autun, tandis que seule une partie de la tour de gauche subsiste.
- Restaurations et réfections : La galerie, issue d'une réfection datant de l'Antiquité tardive, voit ses voûtes du rez-de-chaussée restaurées. Les voûtes de la galerie ont été redessinées par l'architecte Viollet-le-Duc, apportant une touche néo-gothique à ce monument antique.
Un Patrimoine Vivant
Les Portes d'Autun ne sont pas uniquement des vestiges d'une époque révolue ; elles incarnent aussi l'importance que les Romains accordaient à l'entrée des grandes villes. Véritables passerelles entre le passé et le présent, elles attirent chaque année de nombreux passionnés d'histoire et d'architecture. Qu'il s'agisse de la splendeur d'Autun lors de l'époque des Éduens ou de l'évolution notable de ses remparts, ces monuments offrent une immersion unique dans l'ingéniosité et l'ambition des constructeurs romains.