Construite vers 1890 à l'initiative d'un négociant d'Étel souhaitant se lancer dans l'ostréiculture, la maison aux volets bleus est devenue une icône de la Ria d'Étel. Ce négociant, ayant plusieurs parcs ostréicoles dans la région, notamment autour de l'îlot, fit bâtir cette demeure pour y loger un gardien de parcs et sa famille.
Au fil des ans, plusieurs familles se sont succédées dans cette maison. La dernière en date, la famille Portanguen, s'y installa après la guerre. Devenus rapidement les gardiens des parcs, ils exploitèrent les installations ostréicoles et y vécurent pendant de nombreuses années. Les enfants Portanguen ont grandi sur l'îlot avant que leurs parents ne construisent une maison au village pour plus de commodité, tout en continuant à utiliser la maison aux volets bleus pour leur entreprise ostréicole.
Les différents gardiens bénéficiaient d'un bail délivré par l'État, car la maison fait partie du domaine maritime inaliénable. Depuis de nombreuses années, la mairie de Belz s'occupe de l'entretien de cette célèbre petite maison aux volets bleus, véritable joyau de la Ria d'Étel.
La Légende de Saint Cado et le Diable
Le moine Cado, trop pauvre pour acheter les matériaux nécessaires à la construction d'une digue de 300 pieds de long, fit un pacte avec le diable. Ce dernier accepta de réaliser l'ouvrage en une seule nuit, à condition que le premier être à traverser le pont lui appartienne.
Le lendemain matin, le diable vint annoncer au moine que le pont était achevé et se posta à l'extrémité sud, prêt à saisir sa proie. Saint Cado sortit de son ermitage et s'avança sur le pont, mais au lieu de passer en premier, il lança un chat qu'il avait caché sous son manteau. Le chat traversa rapidement, atteignant l'autre rive où le diable l'attendait.
Furieux d'avoir été dupé, Satan tenta de détruire le pont. Saint Cado se précipita pour l'en empêcher, mais son pied glissa, laissant une empreinte sur le rocher. Grâce à son intervention, le pont fut sauvé et continua de servir les habitants.
Cette légende rappelle le courage et l'ingéniosité de Saint Cado face à l'adversité, et son empreinte sur le rocher est encore visible aujourd'hui, comme témoignage de cette histoire merveilleuse.