Château de Gallerande : mille ans d'histoire et d'élégance
Édifié sur les fondations d'une forteresse du XIIe siècle, le Château de Gallerande conserve encore sa façade sud et deux tours. Des fouilles suggèrent une motte primitive au nord-ouest du logis, aujourd'hui recouverte d'un sol sablonneux évoquant une ancienne garenne à conils.
Très éprouvé durant la guerre de Cent Ans, il fut reconstruit à la fin du XVe siècle pour René de Clermont, vice-amiral de France. La chapelle du Douet, fondée en 1275 et détruite pendant les conflits, fut rebâtie au XVIIe siècle. Des vitraux provenant de cette chapelle ont été restaurés et intégrés à l'église de Pringé grâce à Anne de Ruillé.
Au XVIe siècle, Louis II de Clermont Gallerande transforme le château, perçant de larges fenêtres à meneaux dans les épais murs de la forteresse. À la période classique, Henri de Clermont loue le domaine en 1629 — murs, fossés, pont-levis, garennes et jardins compris.
Plusieurs campagnes d'aménagement ont marqué le site :
- Au XVIIIe siècle, transformation du deuxième étage en étage-attique.
- En 1811 et 1846, le cadastre montre un logis en L avec trois tours rondes et un escalier polygonal.
- Vers 1856, l'architecte Ernest Dainville mène une restauration néo-gothique (mâchicoulis, lucarnes, fausse chemin de ronde).
- Au XXe siècle, les communs sont modifiés, une nouvelle tour d'angle est ajoutée, et des travaux dirigés par René Chauveau prolongent le logis.
L'environnement paysager reflète aussi ces évolutions : douves comblées, terrasse élargie, axes de symétrie et jardins variés (verger, jardin anglais, pépinière, charmille). Anne de Ruillé remodèle les extérieurs dès 1968, inspirée par Grenade et l'Alhambra : broderies de buis, colonnes de marbre rose, fontaines et bassins recréent une atmosphère méridionale raffinée.